L’académie de jazz de France depuis 1955

Jean-Luc PONTY (1965)

Lauréat en 1965

Jean-Luc Ponty et John McLaughlin (Mahavishnu)
Antibes Juan-les-Pins 1974
©Philippe Etheldrède

Violoniste, claviériste et compositeur français (Avranches, 29-9-1942).

Fils de deux professeurs de musique (son père enseignait le violon, sa mère le piano), Jean-Luc Ponty prend ses premières leçons de violon et d’harmonie à cinq ans. En 1955, il abandonne l’école pour se consacrer, six heures par jour, à l’étude de son instrument et devenir concertiste. Il est étudiant au Conservatoire national supérieur de Paris dès 1958 - c’est l’époque où il découvre le jazz à travers Clifford Brown, Miles Davis et John Coltrane en disque, Kenny Clarke et Bud Powell en concert. Il s’essaie même au saxophone. Il sort premier prix de violon du conservatoire en 1960. Il travaille pendant deux ans dans l’orchestre des Concerts Lamoureux, mais s’intéresse de plus en plus au jazz, sous l’influence de Stéphane Grappelli, à partir de 1959. De 1961 à 1964, il joue dans la formation de Jef Gilson. En 1964, après un triomphe à Antibes, il se consacre entièrement au jazz et tourne dans toute l’Europe. On l’entend à Paris, au Blue Note ou au Caméléon, en compagnie de Daniel Humair et Eddy Louiss. Il participe à tous les grands festivals et travaille en free-lance un peu partout en Europe. Trois ans plus tard, John Lewis l’invite à un « Violin Workshop » organisé à l’occasion du Festival de Monterey, où il fait grande impression. Parallèlement, il découvre le rock. En 1969, il part pour les Etats-Unis, enregistre et travaille avec Frank Zappa et avec son groupe, Expérience (George Duke, John Heard, Dick Berk). Son association avec Zappa le conduit à s’intéresser à l’utilisation de l’électronique et à l’amplification de son instrument. Il revient en France en 1970, tourne avec son groupe jusqu’en 1972. L’année suivante, il s’installe aux Etats-Unis et travaille avec les Mothers Of Invention de Zappa. En 1974, il entre dans le Mahavishnu Orchestra de John McLaughlin. A partir de 1975, il ne se produit plus qu’en leader. L’année suivante, sa production phonographique prend une dimension symphonico-électrique qui devient dominante dans sa musique, avec, notamment, l’introduction dans les années 80 de synthétiseurs et l’exploitation de diverses possibilités de la nouvelle lutherie électronique. Les premières années 90 sont dominées par ce que le violoniste appelle son « projet africain »
De la grande tradition du violon de jazz française, Jean-Luc Ponty s’est assez vite écarté pour s’affirmer aux Etats-Unis comme un chef de file du mouvement jazz-rock. Il s’est révélé, avec le violon électrique, un expert en mélange de sonorités. Une virtuosité qui lui permet de placer des doubles croches même sur des tempos très élevés, un phrasé rebondissant, une grande souplesse des coups d’archet et une facilité d’invention et de renouvellement mélodique qui le rendent immédiatement reconnaissable. « Trafiquant » de sons (sequencer, harmonizer, octaver, etc.), mais expérimentateur qui utilise la technologie avec parcimonie, il a découvert des sonorités synthétiques qui résistent bien à l’épreuve du temps.

P.B. & C.G.

Ytnop Blues (1964), « Sunday Walk » (1967) ; Summertime (avec D. Humair et E. Louiss, 1968) ; It Must Be A Camel (F. Zappa, 1969) ; Cantaloupe Island (1969), Passenger Of The Dark (1975), « Imaginary Voyage » (1976), The Struggle Of The Turtle To The Sea (1977), Infinite Pursuit (1985), Prologue (1987), « Storytelling » (1989).