SOLAL Martial
Exposition Sans Tableau [2005] Nocturne
À l’instar d’un Pierre Boulez, Martial Solal est allergique aux banalités, redites et pléonasmes, mais à la différence de son aîné (de deux ans), c’est sa passion du jazz et de l’improvisation qui lui dicte ce goût de la singularité et de la surprise permanente.
« Cristal Solal » avait écrit le poète Jacques Réda pour offrir une métaphore à la pure et lumineuse géométrie de ce demi-siècle d’invention pianistique et/ou orchestrale, art du zigzag mélodique et de l’autorité rythmique qui, dans un format quasi concertant, s’épanouit ici en une manière d’apothéose, cinq cuivres aiguisés et la voix-instrument de Claudia Solal (fille du maestro) participant du flux en fusion swingante des six compositions, aussi « incoercibles » que le titre inaugural.
Sans Solal, de ses solos à ce « tentette », en passant par ses divers trios, le jazz hexagonal, décidément, se sentirait bien seul.
P. C.